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Cornelis Troost (Amsterdam, 1697-1750)

mardi 13 octobre 2015, par jmpetit

Cornelis Troost (Amsterdam, 1697-1750)
Portrait satirique : le pasteur Nagtglos
1e moitié du XVIIIe siècle
Huile sur toile
77,5 x 59,5 cm
Inv. A. 707, legs Henry Havard 1922

e peintre d’Amsterdam fut l’un des plus célèbres artistes du XVIIIe siècle néerlandais. Ouvert aux leçons de Hogarth ou de Longhi, il est par là-même un européen qui s’exprime dans le portrait ou la peinture de genre. Cette dernière forme d’expression lui permet de porter un regard, ou parfois un jugement, sur la société hollandaise contemporaine. Volontiers satirique, il examine les milieux du théâtre et de la médecine en répondant aux commandes des corporations. Les sujets confinent parfois à la trivialité avec le Jeu de Collin-maillard, les Amoureux transis, le Mari bafoué, autant de sources d’inspiration pour le peintre J.B. Greuze un demi-siècle plus tard.
Portrait satirique est sans doute une des peintures les plus intrigantes du Musée des Ursulines. Malgré les commentaires successifs des spécialistes de la peinture hollandaise et les traductions du texte écrit en néerlandais ancien, bien des mystères restent encore à éclaircir : " Il n’est point besoin de demander ce que signifie ce tableau. La cloche sonne clair et donne des harmonies parfaites par son battement, mais le sablier de M. Nagtglos (c’est à dire Sablier) continue de couler finement et exige des yeux vigilants et perçants parce que tout ce qu’il écoute sera certainement dévoyé. Le peintre et le poète ont fait ceci dans leur indignation " (H. Gerson). On pourrait donner également le titre « Hypocrisie » à cette peinture léguée, comme bien des œuvres majeures du musée, par Henry Havard en 1922.
Ce qui reste tangible c’est la combinaison des êtres vivants et des objets, en forme d’épigramme peut-être ? La dimension théologique avec le livre saint, le serpent et le prêtre est fortement contrariée par les serres de rapace remplaçant la main gauche - celle de la trahison -, par la présence du renard (rusé ?) et du masque. Omniprésente, l’idée du temps qui s’écoule, avec deux comptages qui se relativisent réciproquement, le tout dans un espace clos, introduit, sinon un malaise, du moins un doute existentiel qui n’aura rien à envier aux pamphlets de Voltaire.